Une avancée significative vers la démocratie du 21e siècle en Europe : soutenez les listes transnationales !

Par Niccolo Milanese
Traduction par Camille Nore

Le 14 Mars, le Parlement Européen votera une proposition afin d’autoriser les listes transnationales dans les élections européennes. Pour l’instant, les citoyens européens ne peuvent voter que dans les listes nationales : les citoyens de l’Union Européenne votent pour les candidats des pays dans lesquels ils résident. La proposition demande à ce que les citoyens de l’Union Européenne puissent avoir un second vote: pour une liste transnationales de 25 Députés du Parlement Européen élus à travers l’Union. Les listes transnationales seraient composées de candidats venant au moins d’un tiers des Etats membres, pour assurer que la liste soit vraiment transnationale.

Il est de plus en plus clair pour beaucoup de gens en Europe que les décisions cruciales pour notre futur sont prises au niveau européen, et en même temps le processus de décision au niveau européen semble pour beaucoup encore plus éloigné, passif et indifférent quant au bien-être des citoyens d’Europe.

Par conséquent, le moment est opportun pour changer de manière décisive dans la manière dont nous sommes représentés à l’échelle européenne.
Pour le moment, les partis politiques nationaux ont une totale domination sur le processus électoral pour les élections européennes: ils sélectionnent des candidats, ils gèrent les campagnes, et ils les financent. Il n’est pas surprenant que les campagnes pour les élections européennes restent alors une affaire strictement nationale, et les candidats sélectionnés le sont largement pour des questions d’ordre national.

La crise de la dette actuelle dans l’Union Européenne a révélé les interrelations inextricables entre les pays européens, et le fait que résoudre nos problèmes communs repose en premier lieu sur la reconnaissance de nos intérêts communs. Les institutions construites sur les circonscriptions nationales ont prouvé qu’elles sont incapables de donner aux citoyens la possibilité de s’exprimer sur leurs intérêts communs, comme elles restent redevables des intérêts nationaux à court terme. Par conséquent, les institutions nationales et les partis politiques nationaux sont actuellement en train de priver les citoyens de l’Union Européenne du droit électoral. L’élection des représentants transnationaux serait une avancée importante vers la construction d’institutions démocratiques qui permettraient aux citoyens d’exprimer leur volonté au niveau transnational commun, et de donner aux citoyens d’Europe le choix démocratique de leur futur commun.

La résolution de la crise de la dette est probablement le problème politique européen le plus visible, qui nécessite une démocratisation plus grande, mais en réalité il n’y a pas de domaine dans le  processus de décision politique en Europe qui n’ait pas de dimension transnationale : que ce soit l’économie, la politique environnementale, le transport transfrontalier, les communications, les migrations, le bien-être et le modèle social. Actuellement le processus de décision dans ces domaines reste largement un processus de consensus construit sur la base de différents intérêts nationaux, alors qu’il y a un intérêt commun des citoyens européens beaucoup plus important qui n’est pas représenté dans le processus.

Le Parlement a le droit de prendre l’initiative de réformer les élections européennes, mais il n’a pas le dernier mot. S’il adopte la résolution la semaine prochaine, il aura besoin de faire appel à la Convention Européenne pour modifier les Traités Européens pour rendre les listes transnationales possibles. Ce serait également l’occasion de faire appel à d’autres mesures pour démocratiser le processus de décision dans l’Union Européenne.

Il n’est en aucun cas certain qu’un nombre suffisant de députés du Parlement Européen soutiendront la résolution la semaine prochaine, sous la pression de leur partis politiques pour garder les politiques de l’Union Européenne sous contrôle. Pour cette raison, les citoyens à travers l’Union ont besoin de faire pression sur leurs députés directement pour promouvoir le développement d’un système plus démocratique.