Apr 17, 2013
Hongrie : Le gouvernement doit mettre fin aux réformes totalitaires de la constitution
Traduction par Julie Jarnoux
Profitant de leur majorité parlementaire, Viktor Orbán et son gouvernement se lance dans une nouvelle série d’amendements, aux airs de coup d’Etat, de la Constitution et souhaite élever au statut constitutionnel certaines lois auparavant bloquées par la Cour constitutionnelle.
L’alliance Fidesz-KDNP souhaite introduire pour toujours ses idées anti-démocratiques et contraires aux valeurs européennes et même universelles, qui il n’y a pas si longtemps, elle était pourtant forcée de retirer sous la pression des institutions européennes. Avec ses mesures, le gouvernement hongrois prive ses citoyens de leurs libertés et met à nouveau à l’épreuve les acteurs internationaux publics et démocratiques qui défendent nos droits.
La définition discriminatoire de la famille, la possibilité d’expulsé les sans-domiciles des lieux publics, la non reconnaissance de certaines églises à cause de leurs éventuelles affiliations politiques, la réduction du cadre de juridiction de la Cour constitutionnelle, l’obligation pour les étudiants d’universités d’état de rester sur le territoire hongrois une fois leurs études terminées, ce qui n’est autre qu’une atteinte brutale à la liberté de circulation des populations, et la réduction de l’égalité des chances entre les différents candidats sont à nouveau suggérés par des projets de lois d’initiative parlementaire. Les amendements prévus et les démarches inacceptables ont à raison entrainé une réponse négative de la part de l’UE et de bien d’autres. Nous ne devrions pas être surpris par l’indignation de l’opinion publique européenne, par le ton extrêmement dur des articles de presse internationaux et par les signes d’alerte et d’inquiétude des plus importants politiciens étrangers. En effet, le gouvernement hongrois joue avec le feu car la suspension du droit de vote de la Hongrie au Conseil de l’Union européenne et la retenue des fonds européens ont été clairement et sans ambigüité évoquées comme éventuelles conséquences.
Tous ces projets de lois mener à bien à une vitesse éclair malgré les protestations des forces politiques démocratiques hongroises, des nombreux groupes civiques, des spécialistes et des critiques internationales accentuent la tension politique en Hongrie et isole de plus en plus le pays du reste du monde. Personne ne peut sérieusement croire que les citoyens hongrois aient autorisé le gouvernement hongrois à aller dans cette direction. L’alliance Fidesz-KDNP n’a tirée aucune leçon de ces trois dernières années : l’image du régime politique hongrois rivalise avec celle des pays où la limitation des droits de l’Homme et la violation des droits démocratiques de base servent à sécuriser le pouvoir d’une mince élite. Ne laissons pas l’alliance Fidesz-KDNP user de son pouvoir pour démanteler entièrement l’Etat de droit, afin que l’Europe dénonce à juste titre le manque de démocratie de la Hongrie. Ne laissons pas le Hongrie tourner le dos à L’Europe.
Budapest, le 10 mars 2013