Personne ne s’attend à…

“Soyez réalistes, demandez l'impossible !”
L’Internationale situationniste

“Personne ne s'attend à... Concevoir la mobilisation transnationale ” est un appel à idées lancé par le Réseau Transeuropa et Alternatives européennes à l'occasion de l'édition 2012 du festival
Transeuropa.

Personne ne s'attend à… fait clairement référence à un des premiers hashtags créés pendant la
mobilisation espagnole du printemps 2011 ; il permettait de placer ce mouvement dans la continuité du Printemps arabe tout en donnant au terme “révolution” un sens nouveau, et  cette dénomination permettait également de lier cette mobilisation aux autres mouvements européens.

#Personne ne s'attend à la révolution espagnole était une manière ironique de s'approprier la célèbre réplique des Monty Python “Personne ne s'attend à l'inquisition espagnole” pour en faire un slogan efficace qui annonçait et présentait le mouvement comme un élément imprévisible qui était alors en mesure de remettre en question et en cause le scénario pré-établi.

Les mouvements de protestation et les manifestations qui, les unes après les autres, ont éclaté dans
le monde entier ont fait apparaître la relation qui lie étroitement communication et mobilisation, et
ont montré que les manifestants éprouvaient le besoin urgent de trouver des formes communes de
communication visuelle, verbale et corporelle pour faire naître un sentiment d'appartenance
indépendamment de leur situation géographique.

C'est ainsi que l'échange d'expériences et de bonnes  pratiques allait de pair avec les tentatives de mise en place de différents modèles de démocratie participative concernant la prise de décision et le lancement de nouvelles actions. Ces pratiques sont elle-mêmes devenues un exercice et un moyen pour le mouvement de créer sa propre image, en permettant ainsi aux militants de se concevoir comme des éléments d'un grand ensemble collectif.

Personne ne s'attend à… est une réponse à cette situation et se présente comme un appel à idées
destiné à des artistes de tout domaine et toute nationalité, afin pour qu'ils proposent des formes possibles ou, mieux encore, des formes impossibles de mobilisation et des modalités d'action, d'échange et de progrès collectif au-delà des frontières spatiales (et temporelles).

Ce projet se veut le reflet du contexte dans lequel il s'inscrit, c'est-à-dire le festival Transeuropa qui a lieu dans 14 villes, et qui est organisé par tout autant de groupes de militants membres du réseau Transeuropa. Ainsi, le festival est lui-même une forme alternative de mobilisation transnationale, qui engendre un nouvelle subjectivité collective constamment mise en pratique.

Cet appel permettra d'engranger les idées des artistes sous forme de dessins, d'esquisses, de
partitions, de chorégraphies, et d'imaginer des actions transnationales réalisables ou non, afin de
proposer une réponse à l'image qu'on donne souvent des mobilisations collectives et à la manière
dont elles sont perçues.

Voilà pourquoi le but de cet appel est de dépasser l'idée de la mobilisation comme protestation et manifestation pour la concevoir plutôt comme un ensemble de moyens destinés à mettre en pratique la réciprocité des échanges et la solidarité. En “demandant l'impossible”, les projets des artistes joueront le rôle de formes alternatives de représentation, et constitueront des exercices qui permettront d'ouvrir des voies “inattendues”, sur lesquelles les subjectivités transnationales pourront voir le jour et œuvrer de concert.

Le festival Transeuropa est un festival transnational de cultures, d'art et de politique qui a lieu
au même moment dans 14 villes européennes : Londres, Paris, Bologne, Berlin, Cluj-Napoca,
Lublin, Varsovie, Prague, Bratislava, Sofia, Amsterdam, Belgrade et Rome. Il ne s'agit pas de 14
festivals se déroulant en même temps mais d'un seul et unique festival à l'envergure européenne.