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Terragiusta : une campagne contre l’exploitation des travailleurs immigrés dans l’agriculture

Article par Giulia Bari, membre de MEDU : médecin pour la défense des droits de l’homme

Traduit par Julien Tissot

 

Le secteur agricole italien dépend fortement de la présence de travailleurs immigrés. La plupart d’entre eux, en particulier au sud de l’Italie, est exploitée : ils gagnent entre 25 et 30 euros par jour, n’ont souvent pas de contrat de travail et, très souvent, un “caporale” sert d’intermédiaire entre eux et l’employeur. La plupart d’entre eux vit également dans des bidonvilles, des vieilles maisons abandonnées ou dans des tentes, ils font face à des conditions de vie et à une hygiène critiques. Le projet Terragiusta, dirigé par MEDU, a pour intention d’intervenir avec une clinique mobile dans les zones isolées, loin des centres urbains, et caractérisées par une forte marginalisation, dans le but d’apporter une aide médicale pour les soins courants, des conseils socio légaux, ainsi qu’une assistance sanitaire aux travailleurs immigrés et à leur faire témoigner, à travers un questionnaire, de leurs conditions de vie (santé, travail, hébergement).

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Un bâtiment abandonné qui servait de refuge à 700 travailleurs immigrés, à San Nicola Varco, Salerno.

 

La première intervention de ce type a eu lieu en Calabre (à Piana di Gioia Tauro) du 8 février au 8 avril 2014, suite aux conditions de vie et de travail alarmantes d’ouvriers agricoles durant l’hiver. En l’espace de deux mois, l’équipe a apporté des conseils socio légaux, une assistance médicale et prodigué des soins médicaux en faveur de 260 immigrés. La majorité des patients étaient jeunes, 80% d’entre eux avaient moins de 35 ans, ils venaient surtout du Burkina Faso, du Mali, du Ghana, de Côte d’Ivoire et du Sénégal. En plus de cela dans 70% des cas, les patients possédaient un titre de séjour en règle et presque la moitié d’entre eux (45%) avaient le statut de protection internationale ou “humanitaire”. 95% d’entre eux vivaient en Italie depuis plus de deux ans, parmi ceux-ci 68% maîtrisent bien l’italien. 89% ne travaillaient pas grâce à un véritable contrat de travail, et 64% d’entre eux touchaient moins de 25€ par jour travaillé. Presque la moitié des immigrés (46%) ne travaillaient pas plus de trois jours par semaine, pendant une période de sept ou huit heures, même si un travailleur sur quatre a déclaré travailler neuf ou dix heures par jour. Un tiers des immigrés qui ont été examinés par les médecins de MEDU, consomment seulement deux repas par jour, alors que la majorité, alors que la plupart des maladies, au cœur de cette population globalement jeune et en bonne, sont dues au manque d’hygiène et de propreté ainsi qu’aux conditions de travail difficiles. Tous les immigrés interrogés ont déclaré avoir des gants par mesure de sécurité lorsqu’ils travaillent, mais seulement 29% d’entre eux possèdent des chaussures de travail adaptées. Dans 97% des cas les travailleurs ont dû acheter leur propre équipement de sécurité parce que l’employeur ne leur fournissait pas.

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Un bâtiment abandonné qui servait de refuge à 700 travailleurs immigrés, à San Nicola Varco, Salerno.

La seconde intervention s’est déroulée à Campania (Piana del Sele) du 24 avril au 24 juin 2014. Sur une période de deux mois le MEDU a interrogé 177 travailleurs immigrés, parmi eux 133 avaient bénéficié du service d’assistance médicale et de conseil proposé par la clinique ambulante de l’association. Sur les 177 personnes interrogées, 85% sont des hommes, la moyenne d’âge se situe entre 35 et 36, les nationalités les plus représentées sont celles-ci : Marocains (85%), Algérien (6,2%), Roumains (5,7%). Comme cela a été rapporté à Piana di Gioia Tauro, c’est une population qui a un titre de séjour valide dans plus de 70% des cas. En revanche, si les employés étrangers travaillant dans le secteur de l’agriculture en Calabre étaient essentiellement des réfugiés ou des bénéficiaires de la protection internationale, à Piana del Sele plus de 80% des immigrés ont un titre de séjour pour motif d’emploi et ils sont souvent victimes d’arnaques leur du renouvellement de leur titre de séjour et de leur contrat de travail qui sont vidés de leur valeur car souvent l’employeur déclare moins de la moitié des heures vraiment effectuées par cette main d’œuvre étrangère.

Lisez les rapports

Reception of seasonal workers. Rosarno and the Gioia Tauro Plateau (Piana di Gioia Tauro) are left alone
Piana del Sele – Eboli: lo sfruttamento dei braccianti immigrati (e non solo) nella “California d’Italia”

Regardez les vidéos

Rosarno e la Piana di Gioia Tauro sono rimasti soli
LA STORIA DI MOHAMMED
LE DONNE DELLA PIANA

Pour plus d’informations

www.mediciperidirittiumani.org

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