L’éducation, la culture et la citoyenneté doivent être hors de la portée d’Orban

orban2

Traduit par Aurore Gautherin

Alternatives Européennes soutient la pétition lancée par un militant hongrois sur Change.org qui demande au Parlement européen de rétoquer Tibor Navracsis. Cliquez ici pour signer !

Après que le gouvernement hongrois a perquisitionné les bureaux de deux ONG militant pour la démocratie au sein de pays, le président de la commission européenne a annoncé que l’actuel premier ministre hongrois, Tibor Navracsis, devrait assumer les fonctions de commissaire à l’Education, la Culture et la Citoyenneté.

En Hongrie, le gouvernement Orban a non seulement tenté de restreindre la liberté de la presse mais aussi, perquisitionner les bureaux des ONG financés par des pays étrangers et intimider les minorités. En d’autres termes, l’activité du gouvernement va à l’encontre des valeurs fondamentales de l’Union européenne. Auparavant, nous avions déjà déclaré vouloir que l’Europe condamne le despotisme hongrois. Si aujourd’hui le portefeuille de l’Education, la Culture et la Citoyenneté est confié à un membre du gouvernement Orban, le despotisme sera banalisé et la Commission ne sera plus en mesure de prendre quelque décision que ce soit.

La société civile et les citoyens de l’Europe entière ont tout à fait le droit d’être choqués et inquiets de voir que les programmes et actions —  qui concernent les valeurs fondamentales — émanant de la Commission européenne soient confiés au représentant d’un gouvernement dont les actions vont à l’encontre de la démocratie, la liberté d’expression, les droits fondamentaux et la diversité.

Le Parlement européen, le Conseil de l’Europe, les Nations Unies, le gouvernement norvégien, les ONG internationales telles qu’Alternatives Européennes, Amnesty, Transparency International, Greenpeace et CIVICUS ainsi que des milliers de citoyens vivant en Hongrie ont tiré la sonnette d’alarme pour dénoncer les actions du gouvernement Orban. D’autres tels que la commissaire sortante, Neelie Kroes, ont aussi montré leur inquiétude. L’Europe doit rester fidèle aux valeurs qu’elle défend.

Or, si le fait de confier au candidat hongrois la responsabilité du portefeuille de l’Education, la Culture et la Citoyenneté est un stratagème mis en place par Jean-Claude Juncker afin d’attribuer aux pays européens les dossiers dont les domaines concernés sont vraisemblablement sensibles intramuros, il y a fort à parier que cette stratégie tournera mal ; la présence hongroise à la Commission pourrait bloquer toute action européenne tentant de mettre fin au despotisme régnant dans le pays. 

Le Parlement européen auditionnera les commissaires nominés et votera ensuite pour l’ensemble de la Commission. Il doit à tout prix rétoquer Tibor Navracsis. Le Parlement doit exiger que le commissaire hongrois ne soit pas lié au gouvernement Orban, ou alors en ce qui concerne Navracsis, de changer le portefeuille qui lui sera attribué.