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La politique sens-dessus-dessous : être ou ne pas être dans l’UE : est-ce la question ?

Par Matt Ryan, chargé de cours en politique et relations internationales.
Blog initialement posté sur politics|upside|down,le 14 mai 2013.

Plus tôt cette semaine, j’ai présidé une table-ronde sur la démocratie par le bas, lors d’un évènement world café organisé par Alternatives européennes à l’Europe Houe à Londres, intitulée « Etre ou ne pas être dans l’UE : est-ce la question ? ». L’évènement a rassemblé des chercheurs et des militants de la société civile et des membres du grand public, afin de générer des idées pour une Europe plus démocratique. La synthèse des idées sera traitée lors d’une rencontre transnationale de citoyens à Venise, et les idées seront incorporées à un manifeste des citoyens, afin d’essayer d’influencer les candidats aux élections du Parlement européen en 2014.

L’objet de la discussion de ma table-ronde était la conception d’institutions pour des prises de décisions collectives dans toute l’Europe, de manière à permettre la participation significative des citoyens ordinaires. Les participants étaient tous d’accord sur le fait que l’UE est de facto une organisation élitiste. Les possibilités de se faire entendre pour les citoyens ordinaires sont en réalité minimales. Les participants ont constamment indiqué que ceux dont les besoins sont les plus importants sont rarement ceux qui sont consultés dans les prises de décision de l’UE. Les innovations en termes de démocratie sont très peu présentes dans les médias, malgré sa popularité au niveau local. Elles sont très peu mentionnées par les hommes politiques au niveau européen. Il n’y a aucune raison pour que les innovations locales ne soutiennent pas et ne coexistent pas avec les institutions qui créent activement une profonde participation à un niveau transnational.  Enfin, mais dans le même ordre d’idées, nous avons estimé que l’UE est très centralisée. Elle s’aventure rarement dans ses soins reculés ruraux ou urbains ; même ces réunions se déroulent toujours à Londres et jamais dans des lieux qui ne sont pas des destinations touristiques.
 
Propositions des participants pour le Manifeste Citoyen :  
 
 1.      Lorsque l’UE envisage la participation du public, elle doit activement chercher et fournir les fondements pour que les minorités les moins établies puissent participer et exprimer leurs histoires et leurs idées nouvelles sur un pied d’égalité. L’UE devrait clairement montrer un intérêt à encourager ces groupes à se servir de tout, allant de leur poser des questions à les payer. Nous pensons que cela leur donnerait le respect, la compensation et l’autonomie nécessaires pour participer à la vie politique.
 
2.      Quand des groupes participent aux prises de décision, il est impératif que des informations leur soient données et qu’ils soient autorisés à connaître l’expérience de délibérer avec des concitoyens de l’UE, venant de différents milieux. L’UE devrait créer ces espaces plus activement à travers la sphère publique.
 
 3.      Parallèlement, l’UE devrait refléter le programme ERASMUS mais en l’étendant au financement de la mobilité européenne pour des échanges de personnes dans tous les types d’emplois. Nous pensons qu’ERASMUS est la politique qui a connu le plus de succès à encourager l’identité transnationale européenne. Les citoyens finissent souvent par vivre heureux et se connecter à des villes dont ils n’auraient autrement jamais entendu parler. Cependant, cela est limité aux personnes dans l’enseignement supérieur (un groupe déjà engagé politiquement).  Peut-être que l’UE pourrait commencer par financer un programme d’échange pour les fonctionnaires (pas un programme qui les enverraient tous à Bruxelles mais dans toute l’Europe).
 
4.      L’Union européenne devrait légiférer de manière à ce que les sociétés multinationales qui emploient des travailleurs au-delà des frontières européennes aient une structure démocratique, afin de profiter  des avantages économiques des marchés européens. Cela signifie que les travailleurs européens dans tous les pays doivent avoir du pouvoir sur des décisions significatives, prises par ces sociétés, ce qui engendrerait une démocratie du travail transnationale.
 
5.      Les députés européens devraient se faire entendre davantage et être plus actifs en ce qui concerne la promotion et l’expression d’idées comme les réformes électorales, les décisions prises par les assemblées citoyennes d’échantillons aléatoires stratifiés de la population européenne, les initiatives citoyennes et les opportunités pour les citoyens d’avoir leur mot à dire sur les projets d’immobilisations, bâtis avec l’argent de l’UE. S’ils prétendent déjà faire certaines des choses que nous demandons, alors pourraient-ils nous les montrer et les promouvoir, s’il vous plaît ?
 
6.      L’UE doit être active dans la construction de la société civile, en tant que puissance compensatrice, en particulier dans les nouveaux Etats-membres où la corruption est toujours un obstacle à une démocratie efficace. Cela pourrait se faire grâce au financement d’un programme d’échange pour les organisateurs de la communauté.

Est-ce là le genre de discussions que nous devrions avoir sur l’Europe ? Je pense évidemment qu’elles nous fournissent des échanges plus fructueux et plus créatifs sur les politiques alternatives en Europe !

Traduit par G. Sciaudone

Cet article a été écrit dans le cadre du projet Transnational Democracy Network financé par l'agence Jeunesse en Action du British Council.