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Du statut d’entrepreneur à celui de mentor

Traduit par Aurore Gautherin

Dans le cadre de la #journéeinternationaledelafemme, nous avons souhaité rendre hommage à ces jeunes femmes qui donnent des conseils aux jeunes pour gagner leur vie. C’est la raison pour laquelle nous sommes très heureux à l’idée de partager avec vous la troisième partie de notre interview avec Sarah Drummond @rufflemuffin, co-fondatrice de @wearesnooket responsable de @thisisthematter.

Tout à l’heure vous évoquiez le fait que certaines personnes connaissent leurs compétences et savent les mettre en avant alors que d’autres moins. Est-ce la raison pour laquelle vous utilisez des techniques de création d’entreprise ?

Il y a beaucoup de design thinking et de méthodologie entrepreneuriale dans le programme. Dans chaque atelier nous nous sommes concentrés sur les compétences que nous voulions développer. Selon nous, la meilleure façon de réussir ne réside pas dans le développement des compétences entrepreneuriales mais dans le fait d’exprimer son opinion.

On a eu quelques échos de jeunes souhaitant s’engager dans@thisisthematteret il en est ressorti que tous veulaient des tuyaux pour rédiger leur CV. Nous mélangeons différents types de méthodologies. Le but de ce programme n’est pas de rechercher les problèmes mais d’aider les jeunes à identifier les opportunités.

Le premier programme pilote à Edimbourg les a aidés à développer leurs propres idées – comme avec le partenariat de planification communautaire. Etant donné qu’ils avaient un objectif à atteindre, ils ont réfléchi à la création d’une nouvelle entreprise. Cette idée ne leur fera pas gagner d’argent, mais leur servira de bagage et c’est ce qui importe. Nous avons perçu très peu de résultats. C’est intéressant de voir comment ils ont gardé à l’esprit les valeurs fondamentales de notre programme sans même s’en rendre compte.

Parlons une dernière de votre propre expérience professionnelle, qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre entreprise ?

On va dire que c’est un heureux concours de circonstances. J’ai été diplômée et j’ai créé mon projet MyPolice qui a remporté le concours Social Innovation Camp (stage d’innovation sociale au Royaume-Uni) qui, par la suite, a été financé. Puis j’ai rencontré Lauren. J’étais sur le point d’entrer en Master. Au même moment, je travaillais dans le secteur public et je commençais à être vraiment agacée par tout ce qui se passait. J’ai compris que je ne pouvais effectuer aucun changement au sein du système car il y avait trop de paperasse et pas assez de libertés pour faire quelque chose d’un peu risqué, innovant ou inconnu.

@mypolicea pris de l’ampleur et c’est Channel 4 qui l’a financé. Ils nous ont dit qu’avant de nous financer nous devions avoir un compte en banque. Alors on s’est dit qu’il fallait qu’on crée une entreprise. Nous avons discuté avec @cassierobinson qui nous a dit « vous, vous avez plus d’un projet en tête ». C’est une mission qui englobe des innovations centrées sur les personnes, l’ouverture d’esprit, la collaboration et la démocratie.

C’est ainsi que le projet @wearesnooka démarré et qu’il a continué d’évoluer. Aujourd’hui huit personnes composent notre équipe et nous avons un service qu’il faut gérer comme une entreprise. Les choses sont beaucoup plus sérieuses, il faut payer les factures et les salaires ; nous sommes devenus plus compétents.

@redjotter et moi avions pour projet de devenir chefs d’entreprise un jour, mais nous ne pensions pas que l’opportunité se présenterait si tôt. Nous avons lancé notre entreprise alors que nous n’avions que 22 ans. J’avais prévu de partir à Londres entre 10 et 15 ans pour acquérir de l’expérience dans le secteur de l’industrie. Finalement, nous nous sommes lancés avec l’espoir que tout se passe pour le mieux.

Hier je lisais un article sur la Generation Flux – la volonté de faire face à l’ambiguïté et à l’imprévisibilité du futur. C’est cette volonté qui doit alimenter la mentalité de création d’entreprise. Les universités et les conseils ont encore du mal à enseigner aux jeunes comment gérer l’imprévisibilité. Si vous arrivez à vous mettre dans cette optique, cela vous aidera à appréhender ce changement. Tous les jours, il faut se donner les moyens d’y arriver.

Vous vous en êtes très bien sortie ces dernières années. Quel genre de soutien vous permettrez de faire plus facilement ce que vous aimez afin de vous concentrer sur cette mission qui est intrinsèquement la vôtre ?

L’argent ! Nous avons pris conscience qu’il existe de nombreux défis dans le secteur public qui freinent l’innovation. Nous avons plutôt créé un genre de prototype, nous sommes les incubateurs des start-ups. Avoir l’opportunité de prendre du temps libre pour penser à l’avenir est difficile lorsque l’on crée son entreprise. Nous demandons donc des financements pour nous aider pendant cette période de réflexion. Malheureusement, j’ai beaucoup d’amis qui n’ont pas trouvé de financements.

Je me suis rendue compte que les entreprises et le secteur entrepreneurial étaient encore de la vieille école. Ils ont du mal à comprendre toutes les possibilités qu’offrent la technologie et les nouvelles façons de penser. Beaucoup de financements sont réservés aux valeurs sûres telles que les activités mécaniques, magasins familiaux ou studios d’impression. J’ai une amie qui a proposé un moyen d’associer les jeunes aux industriels. Elle a essuyé plusieurs refus !

Le secteur des entreprises a besoin de mieux comprendre les nouvelles tendances et les nouveaux savoir-faire pour pouvoir aider les start-ups et les expérimentations, la recherche et développement.

Même payer le loyer de quelqu’un serait bien. Quand vous obtenez des financements, vous investissez dans la création d’un site internet et non dans vos besoins personnels. S’ils pouvaient donner de l’argent à quelqu’un seulement pour qu’il puisse payer son loyer et sa nourriture. C’est vraiment ce qu’il manque, il faut aider les personnes qui participent à la création de l’entreprise et ne pas s’attendre à ce qu’elles le fassent pour rien.

Sarah met tout en œuvre pour qu’un changement social s’opère en reconsidérant les services publics d’un point de vue plus humain. Avec un master en Innovation et Conception obtenu à la Glasgow School of Art, Sarah est une entrepreneure sociale qui démontre ouvertement l’importance de la conception dans le gouvernement central et qui définit un rôle important pour les créateurs au sein du secteur public. Son travail remet en cause le rôle que peut jouer la conception au sein du secteur public. En tant que gagnante du premier Social Innovation Camp écossais, Sarah remet en cause, de manière ambitieuse, le fonctionnement des gouvernements et leur façon de définir leurs politiques par le biais d’initiatives telles que MyPolice.

En tant que partenaire de Google, Sarah a le flair pour utiliser les technologies comme catalyseur et réussit à engager des processus de changement en mettant la conception au cœur des organisations et des systèmes complexes.

Avant d’être responsable de @wearesnook, Sarah a récolté 24 000€  pour aider une communauté de Glasgow en donnant aux habitants locaux des outils et la confiance nécessaires pour la création de leur propre entreprise sociale. Elle a également travaillé pendant un an chez Skills Development Scotland dans leur Service Design and Innovation Directorate (direction générale du service de conception et innovation) afin d’implanter le processus de conception dans leur organisation.

Les compétences de Sarah dans la conception de service et ses connaissances en matière d’innovation du secteur public l’ont récemment amené à partir au Taiwan, en Australie et en Amérique en tant qu’intervenante principale.