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Home / Resources / News / Droits des personnes LGBT : Le changement doit-il venir d’abord de la législation ou des mentalités?

Droits des personnes LGBT : Le changement doit-il venir d’abord de la législation ou des mentalités?

Article par Alessandro Valera
Traduction par Alexis Gratpenche
Caricatures par Dan Perjovschi

Les lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et transsexuel-le-s (LGBT) font encore partie des minorités discriminées en Europe. L'Agora Transeuropa, qui a clôturé le festival Transeuropa, a notamment eu pour thème principal les droits des minorités. Ce genre de discrimination peut prendre la forme de restrictions des droits individuels (par exemple, dans la plupart des pays européens, les homosexuels n'ont pas le droit de donner leur sang) ou de restrictions de l'accès à certaines institutions qui sont réservées aux couples hétérosexuels (le mariage, l'adoption, etc.).

L'Union européenne fait certes partie des régions du monde où les droits des LGBT sont les plus respectés, mais la situation est disparate : dans certains pays, comme la Suède, l'Espagne ou les Pays-Bas, l'égalité des droits est presque totale alors que dans d'autres, comme la Lituanie, on va jusqu'à interdire que soit prononcé le mot “homosexuel” à l'école.

Grâce à la participation de Renato Sabbadini, président de l' International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA Europe), d'Antonio Rotelli, président de Rete Lenford, un réseau d'avocats spécialistes des questions de discrimination envers les LGBT en Italie, de Diaz Lafuente, universitaire de la Faculté de Valence, ainsi qu'à celle de Sara Saleri et Alessandro Valera d'Alternatives Européennes, le forum a permis de présenter les différentes situations législatives des pays d'Europe et, en particulier, des membres de l'Union européenne. Ces intervenants, ainsi que le public du forum, ont réfléchi à différentes manières pour garantir le respect des droits des LGBT dans l'Union européenne et au-delà.

L'ensemble des participants s'accordaient à dire qu'il fallait lutter pour l'égalité entre toutes les communautés, y compris les personnes LGBT. Ainsi, plutôt que de demander la création de nouvelles institutions semblables au mariage, comme cela a été fait au Royaume Uni ou en Allemagne avec l'introduction du partenariat civil, on devrait ouvrir les institutions et les procédures légales actuelles (le mariage, l'adoption) à l'ensemble des citoyens, peu importe leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.

L'échange s'est prolongé entre un des intervenants et un participant originaire d'Europe de l'Est.
M. Sabbadini affirmait que la conquête de l'égalité des droits en matière de mariage est toujours le fruit de décennies de travail pendant lesquels les militants LGBT, les féministes et d'autres groupes sympathisants sensibilisent la société sur ces questions, grâce à des films, à des livres, à l'art de manière générale, à des débats publics, à des marches des fiertés, etc. En résumé, “il faut changer la société avant de changer la loi”, a déclaré M. Sabbadini.

Un participant bulgare s'est opposé à cette vision des choses, en affirmant que, tout particulièrement lorsque des pays deviennent membres de l'Union européenne et acquièrent de nouveaux droits, les citoyens devraient avoir accès à tous les droits garantis par l'Union européenne, y compris le droit au mariage ou à l'adoption, même s'il faut pour cela qu'ils soient imposés par le pouvoir central. Dans ce cas, il s'agit plutôt de “changer la loi pour pour changer la société”. La majorité des participants s'accordaient à dire que chacune des deux approches de la question avaient ses mérites et que l'une n'excluait pas totalement l'autre.

Quel est votre point de vue ? La société doit-elle changer et rendre possible des changements législatifs ou un législateur “éclairé” doit-il modifier la loi pour que la société, qui doit respecter ses principes, comprenne l'importance du respect des droits LGBT ?
De plus, quelle mesure l'Union européenne pourrait-elle mettre en œuvre pour protéger les droits des minorités ? Et de quelle manière les militants pour l'égalité dans toute l'Europe pourraient-ils collaborer afin que les droits de chacun-e soient garantis sur l'ensemble du continent ?