Consultation citoyenne sur le pluralisme des médias : propositions pour le Manifeste Citoyen

Pluralisme des médias en Bulgarie : de l'Initiative citoyenne au Pacte citoyen

Vendredi et samedi 12 et 13 avril 2013
The Red House, Lyuben Karavelov Street 15, 1142 Sofia
 

Pour en savoir plus sur le Manifeste citoyen, sur la consultation de Sofia et sur l'Initiative Citoyenne Européenne pour une presse plurielle, cliquez ici.
 
Téléchargez ici les résultats de la consultation citoyenne.
La consultation sur le pluralisme des médias en Bulgaria organisée par Alternatives Européennes et le Centre pour le Développement des Médias a réuni des journalistes, des représentants des médias et des organismes de défense des droits de l'homme pour débattre de la liberté de presse et du pluralisme des médias en Bulgarie et dans l'UE.

Conclusions
Tables rondes : questions abordées et propositions clés mises en avant

Les propositions énumérées ci-dessous ont été élaborées à partir de discussions utilisant la méthodologie du World Café et reflètent les opinions de la majorité des participants à la consultation des citoyens, même si les idées et les opinions étaient variées. Certaines des propositions ont été évoquées à différentes tables-rondes mais ont été réunies ici dans un souci de clarté. Si vous souhaitez réagir, commenter une proposition ou soumettre d’autres idées, veuillez utiliser l'espace de « commentaires » au bas de la page.

 

Propriété des médias
Modérateur : Ivan Radev, Association des JournalistesEuropéens en Bulgaria

Si les noms des propriétaires de grands médias étaient connus, leur audience changerait certainement ; mais ceux-ci se cachent trop souvent derrière d'innombrables intermédiaires, représentants légaux dont les noms sont inscrits aux registres. La transparence exige des mesures appropriées, mais beaucoup craignent une surréglementation du marché. Une législation trop stricte (qui poserait la question de possibles abus de pouvoir par des acteurs politico-économiques) peut toutefois être évitée, par exemple en attribuant des parts de marché à des journalistes comme c'est déjà le cas ailleurs dans le monde.
Comment identifier le véritable décideur qui se cache derrière tel ou tel média ? Comment éviter davantage de lois de contrôle des médias ? Les journalistes ont-ils un rôle à jouer au sein de l'organisme qui les emploie ?

 
1. Création d'une base de données internationale des propriétaires : cette base de données sera mise à jour continuellement par des organismes de défense des droits de l'homme et des ONG militant pour la liberté d'information. Elle comprendra le nom et des informations sur toute personne impliquée dans la gestion d'un média (de droit ou de fait), dans différentes langues et avec des liens vers des articles plus détaillés.

2. Boîte à outils : elle contiendra une série d'exemples de textes législatifs nationaux et d'autres réglementations importantes (codes de déontologie, règlements intérieurs de médias) et sera disponible publiquement comme source d'inspiration et base de revendication.

3. Octroi de parts de marché aux journalistes : attribuer à des journalistes ou à leurs représentants des parts de marché au sein de leur média leur donnerait accès à toute information de laquelle ils auraient besoin et leur permettrait aussi d'avoir leur mot à dire dans les décisions importantes, comme la mise en place de nouvelles mesures de contrôle de l'information.
 
 

Soutien des journalistes lanceurs d'alerte (“whistleblower”)
Modérateur : Venelina Popova, journaliste indépendante et lauréate du Prix Panitsa pour son travail de lanceur d’alterte (« whistleblower »)

De courageux journalistes risquent leur emploi (et leur vie) pour tenir leurs engagements professionnels et garantir une information de qualité à leur public. Ils peuvent avoir des ennuis s'ils osent dévoiler les astuces auxquelles leurs éditeurs et employeurs ont recours pour manipuler l'opinion publique avec une information faussée.
Que peut faire un tel journaliste après avoir dit la vérité et dénoncé les abus de leur employeur ? Qui peut les aider et comment ?

4. Groupes de soutien : ces structures informelles seront composées de journalistes et de représentants d'ONG souscrivant à des critères concrets concernant les lanceurs d’alerte et à leursoutien. Ces groupes seront autogérés, de préférence sous forme de groupe Facebook/e-mail en raison de la facilité à mobiliser de nouveaux membres par ce moyen.

5. Fonds de solidarité pour les groupes de soutien : ce fonds, collecté par le groupe de soutien, sera composé de dons financiers (servant par ex. à financer la procédure judiciaire) et en nature (un toit pour vivre, nourriture, vêtements et chaussures, etc.).

6. Soutien des journalistes concernés afin qu'ils puissent poursuivre leur travail : les groupes de soutien et d'autres journalistes se renseigneront auprès de (leurs) médias s'il est possible d'employer ces journalistes au moins de façon temporaire, à temps partiel ou en freelance. Ils les mettront en relation avec des associations et médias indépendants afin de leur permettre de continuer à exercer leur profession et de gagner leur vie.

 

(Auto)censure
Modérateur : Vesislava Antonova, journaliste pour le journal Capital
Il arrive que des journalistes soient empêchés de publier certaines informations dans leur intégralité. Parfois ce sont leurs supérieurs (leur employeur, le propriétaire de leur média) qui font pression, mais il arrive aussi que le journaliste lui-même pratique l'autocensure. Dans ce cas, il est important de réfléchir à d'autres moyens de faire connaître les faits occultés.
Comment diffuser un article (auto)censuré ? Où l'auteur peut-il le publier sans risques ?
 
7. Raconter toute l'histoire : tout journaliste devrait avoir le droit de publier l'intégralité d'un article censuré via un autre média, soit sous un pseudonyme soit anonymement.

8. Nouvelles perspectives : l'auteur (sous un pseudonyme), ou encore ses confrères ou des militants des droits de l'homme, doivent pouvoir publier un article censuré sous sa forme originale sur des forums, sur Facebook, etc., par exemple sous forme d'un commentaire sur la version censurée.

 

Liberté des médias alternatifs
Modérateur : Imir Rashid, doctorant en communication à la Westminister University et blogueur

Les sources totalement indépendantes n'ont pas accès aux grands médias de masse. Les citoyens engagés et les journalistes indépendants ont besoin d'espaces d'échange aux perspectives diverses : les médias alternatifs existent et ont besoin de la collaboration du grand public.
A quelles sources alternatives d'information recourir ? Les citoyens et les journalistes indépendants ont-ils un rôle à jouer ? Jusqu'où leur travail, indépendant par définition, est-il viable ?

 
9. Engagement citoyen : afin de garantir une plus grande pluralité de l'information, les ONG et les journalistes doivent former le grand public aux compétences nécessaires à la rédactions d'articles et leur fournir les outils nécessaires (sous format électronique et téléchargeable). Un site Internet permettant à tout citoyen engagé de mettre en ligne ses articles devra être mis en place en Bulgarie.

10. Journalisme indépendant : la Coalition de l'Initiative Européenne pour le pluralisme des médias (site Web et partenaires) fera la promotion de reportages écrits par des journalistes indépendants, avec des liens vers leurs blogs. Les ONG seront encouragées à garantir aux journalistes indépendants un espace et du matériel de publication. Une carte nationale des ONG participantes sera créée et distribuée via e-mail, Facebook, sur des sites Internet, etc.