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Construire l’Europe des citoyens : une nécessité pour l’avenir de l’Union européenne

Par Niccolo Milanese
Traduit par Audrey Ubertino
 
La journée de l’Europe, le 9 mai, célèbre l’anniversaire de la déclaration Schuman qui a marqué une étape importante dans la collaboration entre différents Etats-nations européens. En 1950, la création de l’union du charbon et de l’acier entre six pays était remise en question. Depuis lors, la vitesse de développement de formes de collaboration entre les états européens s’est intensifiée et a pris presque tous les observateurs par surprise. Mais bien que d’énormes progrès aient été faits en ce qui concerne la collaboration entre les états européens, la vitesse de collaboration entre les citoyens européens n’a pas suivi le même rythme.
 
Très souvent, il nous a semblé, à nous citoyens, que nous avons été délibérément exclus du processus décisionnel européen, et que l’Union européenne est tout sauf une Europe qui nous appartient : au mieux, on nous a laissé un choix rudimentaire, « oui » ou « non », quant à  une intégration européenne plus poussée ; et en France, en Hollande et plus récemment en Irlande, une majorité de citoyens a dit « non » lors de référendums constitutionnels (même si les Irlandais ont plus tard été persuadés de voter « oui »).
 
Les 12 derniers mois ont montré deux choses, peut-être plus clairement qu’auparavant : premièrement, que les institutions européennes ne pourront pas continuer à prendre des décisions sans mieux tenir compte des citoyens européens et, deuxièmement, que nous, les citoyens européens, avons peu de chances d’obtenir le type d’Europe dans laquelle nous aimerions vivre, à moins que nous ne prenions la responsabilité et l’initiative de travailler ensemble pour la demander.
 
Prenons l’une des décisions les plus importantes prises l’année dernière : la création d’un Fonds européen de stabilité financière afin de consolider les économies d’abord de la Grèce, puis de l’Irlande. Cette démarche a été et est toujours particulièrement controversée. Nos dirigeants politiques nous disent qu’il n’existe pas d’autre alternative que d’agir de la manière dont ils ont décidé. En conséquence, il y a eu peu de débats publics sur l’impact des plans mis en place, ni sur les citoyens grecs ou irlandais, ni sur les citoyens des autres pays européens. Surtout, il y a eu très peu de débats sur les autres moyens disponibles pour relancer l’économie européenne. La dialectique politique repose entre une élite européenne qui affirme qu’il n’existe pas d’alternative à ses décisions, et différentes formes de protestation contre toute forme de solidarité entre les Etats-membres européens. C’est une opposition « Pas d’alternative »/ « Pas d’Europe ».
 
L’une des conséquences dangereuses de ce manichéisme européen est la montée des partis extrêmes dans beaucoup de pays européens, que ce soit les Vrais Finlandais en Finlande qui sont opposés à tout transfert budgétaire dans les autres pays, ou le Jobbik en Hongrie qui proteste contre les conditions imposées à l’économie hongroise par l’UE et le FMI. Dans un tel contexte politique de polarisation autour de la question de la solidarité européenne, même certaines des réussites européennes les plus populaires, telles que le droit de circuler librement, sont mises à rude épreuve et des populations telles que les Roms sont les premiers à perdre au change. Lorsque la solidarité entre les citoyens européens est sous pression, il n’est pas surprenant que l’hospitalité envers les immigrés arrivant sur les côtes européennes soit encore plus difficile à solliciter. S’ils ne font pas face à ce problème, l’élite européenne et les citoyens européens sont susceptibles de se retrouver sur une pente glissante dans une direction où ils ne souhaitent aller ni l’un ni l’autre, vers une Europe de chauvinismes nationaux, désagréable, bornée et injuste.
 
La seule solution à ce problème est que les citoyens européens travaillent ensemble afin de présenter une nouvelle série de propositions politiques pour l’Europe, de prendre eux-mêmes la responsabilité de travailler ensemble afin de déterminer l’avenir de leur Europe. C’est pourquoi l’ONG transeuropéenne Alternatives européennes a organisé le festival TRANSEUROPA, entre le 6 et le 15 mai, qui se déroule dans 12 villes à travers le continent, dont Bratislava et Prague, ainsi que Londres, Paris, Sofia, Cluj-Napoca, Amsterdam et d’autres. Tout au long du festival, les citoyens pourront se rassembler afin de débattre sur un certain nombre de thèmes, dont les droits des Roms, les droits des immigrés, la liberté des médias et l’avenir de l’économie européenne. Le festival lui-même est organisé par des citoyens venant de toute l’Europe, et vous êtes invités à participer en personne ou en ligne, et à rejoindre la communauté de citoyens qui refusent la logique « Pas d’alternative »/ « Pas d’Europe ».

Le site internet du festival est www.transeuropafestival.eu