Jun 19, 2013
Vers un revenu minimum ?
Mais quand on perd son travail ou qu’on n’arrive pas à en trouver un, on doit soudainement décider quelles dépenses effectuer ou non.
Dès lors, faut-il militer pour encore davantage d’aide sociale, au risque que celle-ci ait pour conséquence d’empêcher les plus pauvres de sortir de leur misère ? Nous savons que, bien que l’égalité financière ne garantisse pas forcément un niveau de vie égal, il est évident que comme le démontre le livre The Spirit Level, des revenus inégaux aggravent les autres inégalités. Depuis le début des années 90, la part de richesses possédée par la majorité d’entre nous a même diminué proportionnellement à l’augmentation de celle possédée par les 10% des personnes les plus riches.
Jusqu’ici, les gouvernements se sont concentrés beaucoup plus sur les opportunités que sur l’égalité, au point d’avoir même baptisé ce concept « mobilité sociale », l’exemple le plus flagrant étant leur approche visant à « ramener les personnes dans le monde du travail ».
Toutefois, pour ceux qui acceptent de jouer le jeu, cette approche paradoxale s’avère être un piège : en effet, en même temps qu’elles perdent la plupart de leurs avantages (exemption de taxe d’habitation et communale, allocations de chômage), leur taux d’imposition augmente de manière significative.
Bien évidemment, cette situation décourage les demandeurs d’emploi, aussi à cause des difficultés pratiques comme le prix du déplacement pour se rendre à un entretien d’embauche ou même celui de la connexion Internet nécessaire à la recherche d’emploi. Comment payer ses factures à chaque fin de mois sans savoir combien d’heures de travail l’agence d’intérim nous accordera, tout en faisant face à la montée soudaine du taux d’imposition qui accompagne tout emploi ?
En ces temps de « change we can believe in » (changement auquel on peut croire), il est naturel de tourner les regards vers Obama, mais en termes de protection sociale, les Etats-Unis ont tant de retard qu’ils ne constituent pas cette fois-ci une source d’inspiration.
Dès lors, quelles sont les mesures non soumises à conditions, irrémédiables et indépendantes des ressources dont nous avons besoin pour combattre la pauvreté ? Pourquoi pas un revenu minimum ? Il remplirait ces trois conditions ; alors, l’UE devrait-elle réduise ses dépenses sociales pour financer un « revenu minimum citoyen » garanti à tous, ou bien augmenter les impôts sur les revenus les plus élevés, ou même instaurer un « revenu maximum citoyen » ? Quels seraient les avantages d’un revenu minimum ?
L’avantage du Crédit de Revenu Citoyen est que n’étant pas soumis à condition, il aide à réduire la stigmatisation liée aux allocations proportionnelles aux ressources. Comme il est irrémédiable, cela réduira également le stress dû à l’incertitude pour le mois prochain.
Il s’agit d’une mesure de redistribution des biens : les ressources des plus aisés sont redistribuées aux moins aisés. Les personnes aux plus faibles revenus toucheraient 25% de plus que ce qu’ils touchent aujourd’hui tandis que ceux aux revenus les plus élevés ne toucheraient qu’un peu moins. Pour les autres, leurs revenus augmenteraient ou resteraient stables. En encourageant une plus grande flexibilité du travail, l’apprentissage à vie et les stages de recyclage si importants aujourd’hui, il s’agirait également d’une mesure de responsabilisation.
Le moment n’est-il pas venu d’aller vers un revenu minimum ?
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