Appel pour l'accès de la société civile aux centres d'enfermement

(Photo Flickr: noborder network)

Le 22 octobre à Paris, Alternatives Européennes et Migreurop organisent un forum transnational “Pour un accès ouvert aux centres d'enfermement des migrants en Europe”. Découvrez à cette occasion notre appel pour l'accès citoyen aux centres d'enfermement.

Ce texte est un texte de travail proposé à nos partenaires pour la campagne, il sera retravaillé et amendé en accord avec les associations impliquées d'ici le 22 octobre. Une version finale remplacera ce texte une fois un accord obtenu entre tous les participants.

Aujourd’hui la situation des migrants arrivés par mer sur le territoire européen est fortement médiatisée. Elle s’articule autour de la peur des arrivées massives, du choc face aux conditions de voyage et aux nombreux décès, et autour de la condition d’octroi de permis de résidence ou du renvoi des migrants.
 
Une étape presque obligatoire de la vie des migrants est souvent oubliée de l’attention publique : celle du passage presque obligé dans les centres de rétention administrative où les migrants dans l’attente de leur identification et expulsion sont enfermés.
 
Les personnes peuvent être enfermées dans ces centres de rétention jusqu’à 18 mois, afin de pouvoir les expulser. Les conditions de rétention varient mais elles se caractérisent toutes par la privation de liberté et par des traitements, souvent,  inhumains et dégradants.
 
En vertu des textes européens (cf. l’article 11 de la Charte des Droits fondamentaux, relatif à la ‘liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques’), l’accès à l’information est un droit inaliénable des citoyens européens, défendu par l’ensemble des institutions européennes.
 
Dans de nombreux pays européens l’accès des journalistes et des membres de la société civile à même de documenter et apporter une information indépendante aux migrants enfermés dans les centres de rétention reste extrêmement limité et encadré. Seuls les parlementaires nationaux et européens disposent d’un accès à tout moment à ces centres.
 
Nous appelons à étendre et permettre l’accès aux centres de rétention aux journalistes et membres de la société civile organisée (associations) dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, et au-delà.
 
Par ailleurs, nous appelons à la mobilisation des personnes dont l’accès est assuré pour encourager l’évolution de la législation nationale et européenne dans ce domaine.
 
Les migrations et le mode d’accueil des migrants sont des sujets très discutés actuellement en Europe, et les choix qui y sont liés sont des choix politiques. Il est donc essentiel que les citoyens européens puissent avoir accès à l’information pour être en mesure de construire une opinion réfléchie sur les conditions de rétention des migrants et leur condition d’accueil.

Alternatives Européennes et Migreurop