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Un article d’AE dans le EU Observer

Traduction : Pierre Leroy

Les directeurs d’AE Niccolo Milanese et Lorenzo Marsili ont publié l’article d’opinion suivant dans l’EU Observer, plaidant pour une réponse européenne conjointe face aux récentes expulsions dont ont été victimes des Roms de France.

Nous sommes tous Roms aujourd’hui
 
Les citoyens européens Roms ont les mêmes droits que tous les autres citoyens européens, et leurs droits doivent être défendus, sans quoi la citoyenneté européenne n’a aucun sens. Ce principe fondamental de la citoyenneté européenne se perd souvent dans les protestations résultantes de la condamnation par le Parlement européen et par un membre de la Commission européenne de l’expulsion des Roms de France.
 
Le 9 septembre dernier, le Parlement européen a appelé à ce que les expulsions cessent. Le 14 septembre, suite à la fuite d’un document officiel issu des autorités françaises et visant clairement les camps de Roms, Viviane Reding, la commissaire à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, a vivement averti la France que s’il était démontré qu’une discrimination collective s’opérait en France, alors la Commission se devrait de défendre le droit de libre circulation pour tous les citoyens européens, et poursuivre la France en justice. Depuis, le gouvernement français, avec le soutien de plusieurs autres chefs d’État, a lancé une vaste contre-attaque contre la commissaire Reding l’accusant de dresser des parallèles avec la Seconde Guerre mondiale. Qu’importe que le parallèle de Reding n’ait pas été approprié, le Parlement européen et elle avaient raison de défendre les droits des citoyens européens.
 
Il est vrai qu’il existe une méfiance considérable à l’égard du peuple Rom, aussi vrai que les Roms ont été l’un des peuples les plus discriminés en Europe ces derniers siècles, que la plupart d’entre eux vivent dans les zones les plus pauvres que l’on peut trouver dans l’UE, et que leur alphabétisation et leurs niveaux d’éducation sont généralement bien moins élevés que le reste des citoyens européens. Rien de tout cela ne justifie qu’ils soient visés collectivement ou encore que leur droit de libre circulation dans l’UE ne soit pas respecté. Il faut plutôt établir un véritable programme européen pour le peuple Rom, appliqué à tous les niveaux de la société européenne. Les discours politiques et les actions menées par de nombreux États membres ne posent pas les conditions pour le succès d’un tel programme, ce qui constitue une autre raison au fait qu’ils soient inacceptables et hypocrites.
 
Le problème n’existe pas uniquement en France. En Italie, des Roms sont également expulsés collectivement, et il y a seulement deux ans, des membres de milices privées ont brûlé des campements de Roms à la suite de discours politiques liant le peuple Rom à la criminalité. En Hongrie, le parti Jobbik fonctionne sur une rhétorique explicite anti-Roms. En Hongrie, République Tchèque et Slovaquie, des attaques organisées de la part de groupes haineux s’opèrent contre le peuple Rom, et des marches anti-Roms se tenant dans toute la ville deviennent de plus en plus fréquentes. En Allemagne, 12 000 Roms sont sur le point d’être déportés au Kosovo au cours des prochaines années, parmi eux, environ la moitié sont des enfants qui ne parlent ni serbe ni albanais et qui se sont exilés en Allemagne pour fuir les violences ethniques de 1992. Au Danemark et en Suède, les Roms ont vu leur droit de libre circulation bafoué. Ces actions ont mené le Réseau européen contre le racisme à avertir de l’émergence d’une  « culture de l’impunité à l’égard de ceux qui prennent pour cible le peuple Rom ». Cette culture se développant, la discrimination ne pourra que s’aggraver et les problèmes ne pourront qu’empirer. C’est pourquoi les institutions européennes doivent stopper l’expansion de cette culture.
 
Pour ceux d’entre nous qui souhaitent bâtir une culture européenne basée sur des droits égaux et sur la démocratie pour chacun, il est temps de nous rallier au moment où les droits des Européens subissent une pression de plus en plus forte à mesure que la crise économique frappe. Nous défendons une meilleure tolérance, nous défendons nos propres droits ainsi que ceux des plus vulnérables, nos droits de citoyens européens.
 
Alternatives Européennes a lancé une pétition pour que les institutions européennes défendent la citoyenneté européenne. Signez la ici !
 
Lorenzo Marsili and Niccolo Milanese
 
Directeurs d’Alternatives Européennes