Feb 24, 2014
Entreprendre : la solution pour l’emploi des jeunes ?
Traduit par Jessica TSALA
Dans le cadre de la journée internationale de la femme #womensday, nous voulons mettre en lumière, l’impact qu’ont les jeunes femmes qui aident leur génération à s’en sortir dans la vie. C’est pourquoi nous sommes très heureux de partager avec vous notre interview de Sarah Drummond @rufflemuffin co-fondatrice de @wearesnook et directrice de@thisisthematter.
@thisisthematter est un journal entièrement dirigé, produit et publié par des jeunes. Chaque numéro est leur réponse publique à une question posée par le gouvernement ou une entreprise.
@thisisthematter aide les jeunes à prendre conscience qu’ils peuvent réussir, tout en leur faisant gagner l’assurance dont ils ont besoin, pour défendre ce qu’ils croient. Le programme forme aux compétences recherchées par les employeurs, en encourageant le travail en équipe, les travaux de recherche, le respect des délais et la capacité de défendre son travail. Pour les clients, c’est un moyen innovant et efficace d’entrer en contact avec la jeune génération.
@thisisthematter est le fruit d’une collaboration entre @wearesnook, une agence de création spécialisée dans le service social innovant et @youngscot, une association caritative écossaise qui défend la citoyenneté et l’information de la jeunesse.
The Matter Movie from The Matter on Vimeo.
Comment est né @thisisthematter ?
@thisisthematter a été lancé lors de sa présentation au Working Well Design Challenge, qui pose la question suivante : « pouvez-vous résoudre les problèmes liés au chômage des jeunes ? ». Je voulais vraiment faire quelque chose pour améliorer cette situation, car au cours de tous les projets sur lesquels nous travaillons à @wearesnook, nous en apprenons beaucoup sur ces jeunes, lors d’interviews que nous réalisons pour d’autres clients.
Je constate avec déception, que les jeunes n’ont pas beaucoup de choses à faire, bien qu’il en existe. Mais ces choses ne correspondent tout simplement pas à leurs besoins ou aspirations.
Ma famille a grandi dans les environs de Craigroyston et Muirhouse, dans un quartier d’Édimbourg, qui pour être honnête, n’est pas sans histoires. Nous y avons réalisé un projet et c’est là que j’ai rencontré la personne qui m’a inspiré. Elle passait ses journées chez elle à ne rien faire, puis le soir, elle se rendait au parc pour boire.
J’ai alors pensé, « que se passerait-il, s’il existait une activité qui puisse inspirer les gens, afin qu’ils aient envie de faire quelque chose de différent et d’être actifs». @thisisthematter pourrait en être l’initiateur. Cela m’a vraiment amené à imaginer la création de ce nouveau concept de programme. L’acronyme NEETS (terme britannique qui qualifie la jeunesse sans diplômes, sans emploi et sans formation, NDLT) ne prend en compte que l’éducation, l’emploi et la formation. Un E devrait y être ajouté pour entrepreneur !
Aucune voie n’offre à la nouvelle génération cette possibilité. Si l’on regarde du côté des programmes de qualification, on se rend compte qu’ils destinent à des emplois précaires. Je veux trouver un moyen de prendre l’entreprenariat et de l’inclure dans le terme NEETS. Ensuite, le troisième élément a émergé d’une conversation en ligne sur les carrières professionnelles. Quelqu’un a posé une question portant sur l’entreprenariat et la première chose qui a été dite, c’est « comment faire pour que les jeunes deviennent plus entreprenants ? ». Une personne a répondu « en commençant par identifier le fossé qui existe sur le marché.” On a bien envie de lui répondre, “encore faut-il qu’ils en aient les moyens”. C’était un conseil stupide, du Alan Sugars tout craché.
La définition du terme entreprenariat a besoin d’être démystifiée. C’est à partir de ce constat que nous est apparue une idée. Celle de permettre aux jeunes de penser et de créer un journal.
Le premier numéro pilote a rencontré beaucoup de succès, donc nous avons décidé d’en lancer un deuxième. Le conseil municipal d’Édimbourg a participé au premier lancement, il y avait 600 personnes. La question du client portée sur comment la voix des jeunes pouvait être entendue sur les questions de partenariat et d’aménagement de la communauté.
Ce que nous faisons, c’est recruter des personnes issues de centres de proximité pour la jeunesse. Nous les rencontrons quatre à cinq fois au cours du programme. Nous leur fournissons le contenu en lien avec ce que nous allons faire, c’est presque comme une micro-entreprise, c’est-à-dire que nous leur indiquons “le but, la mission et la distribution des rôles dans l’équipe”.
Nous leur lançons un défi et nous les aidons en ligne, à développer leur compétences entrepreneuriales et en communication. Nous leur apportons des techniques de recherche en leur expliquant ce que nous entendons par vox-popping dans la communauté, ou par dresser un organigramme servant à identifier la personne à qui s’adresser dans la communauté ».
Durant les huit semaines, nous les rencontrons pour superviser leurs recherches, puis nous leur donnons des cours sur comment rédiger, éditer et concevoir un journal.
Tout au long de la procédure, tout est partagé en ligne et un événement est organisé pour le lancement. Le premier s’est tenu à la mairie et près de 30 personnes étaient présentes, ce qui n’est pas si mal pour une première. Tout s’est vraiment bien passé. Le groupe de jeune que nous suivions, a fait une présentation magnifique. Ils avaient tout organisé avant notre arrivée. Ils ont reçu des demandes d’interviews de deux journaux locaux. Le conseiller municipal local est venu et a permis à l’une de leurs idées d’intégrer le processus de sélection pour une bourse de la communauté.
Nous avons réalisé un second pilote, que nous sommes actuellement en train de terminer. Il a été plus complexe, mais en contrepartie, nous avons obtenu plus de matière pour alimenter le contenu du journal.
L’objectif de ce projet et d’essayer de façonner le conseil en ligne destiné aux jeunes en les amenant à penser, concevoir et publier un journal qui réponde aux questions posées par le client. L’intérêt dans tout cela, sans trop rentrer dans les détails, réside dans le fait que nous transmettons tout au long du programme des compétences, en termes d’employabilité, qui vont permettre aux individus de gagner en assurance et développer leur relation-client, en d’autres termes, les compétences qui sont demandées partout.
L’évaluation de notre numéro pilote, montre une augmentation de ce type de compétences. À mes yeux, ce qui compte encore plus que ces résultats, c’est qu’une fois le numéro pilote d’Édimbourg terminé, lorsque nous avons demandé à ces jeunes ce qu’ils en ont retiré, ils ont parlé d’assurance. Ils nous ont dit “nous savons que nous pouvons réussir”. C’est ce qui a représenté la plus belle victoire pour moi, parce que nous nous sommes occupés d’un groupe d’une zone très défavorisée. Les deux dernières générations n’ont probablement jamais travaillé et vous pouvez voir aujourd’hui des jeunes défendre que «rien n’est impossible». Ils utilisent Twitter pour promouvoir le journal auprès des habitants de Dundee et le vendre. C’est génial de voir, que certaines personnes s’aventurent hors de leurs frontières géographiques et mentales.
Lisez la suite de cette interview ici : Making a Living